17 % des résidences principales classées F ou G
Le premier constat qui ressort du rapport du Commissariat général au développement durable de septembre 2020 est la présence en 2018 de 4,8 millions de résidences principales (soit 17 % du parc de logements) très énergivores en France, c’est-à-dire des logements ayant les plus mauvaises notes données par le DPE : F et G.
À titre de comparaison, les résidences principales les plus économes en matière de consommation énergétique (notées A et B) ne représentent que 6,6 % du parc, soit 1,9 million de logements.
Autre constat, les maisons individuelles sont plus énergivores (18,4 % notées F ou G) que les logements situés dans un habitat collectif (14,7 %) : ce fait s’explique très simplement par la transmission de chaleur d’un appartement à l’autre dans le cas de ces derniers.
Les plus petits et plus anciens logements davantage énergivores
36 % des habitations de moins de 30 m² sont étiquetées F ou G par le DPE, contre 13 % pour celles qui excèdent les 100 m².
Par ailleurs, les logements plus anciens sont aussi ceux qui sont le plus consommateurs d’énergie. Ainsi, 42 % des bâtiments édifiés avant 1919 sont très énergivores, les chiffres évoluent fortement pour les habitations construites à partir de 1974, date de la première réglementation thermique.
Une inégalité de performances selon le secteur géographique
Entre les départements du bassin méditerranéen ou de l’Atlantique-sud (Pyrénées-Atlantiques, Landes, etc.) et certains départements ruraux ou montagneux (Nièvre, Creuse), la part des logements très énergivores est grandement différente.
40 points de pourcentages séparent les premiers, qui bénéficient d’un climat plus doux permettant de moins chauffer, des derniers davantage soumis aux températures fraiches.
Les logements sociaux mieux isolés
Le parc de logements mis à disposition par les bailleurs sociaux est très avancé en matière de performance énergétique. Seulement 7 % de ces logements sont dotés d’une étiquette F ou G (contre 18,7 % pour le parc privé).
Les auteurs du rapport expliquent ces chiffres par « une forte prévalence du chauffage collectif au gaz, souvent plus performant, ainsi que par des efforts de rénovation ciblés » sur ce parc.
Les occupants plus précaires sont aussi les plus mal logés
Le revenu est un autre facteur d’inégalités quant aux performances énergétiques de l’habitat. En effet, 19 % des ménages les plus modestes occupent des logements classés F ou G contre 15 % pour les foyers les plus aisés.
Les locataires sont davantage exposés aux habitations énergivores. En effet, le statut d’occupation du logement joue un rôle important : 23 % du parc locatif privé est étiqueté F ou G, contre 17 % pour le parc des propriétaires occupants. Le prix des travaux pourrait expliquer la préférence des propriétaires bailleurs à rénover d’abord leur logement de vie avant celui qu’ils louent.
La fin des logements F et G pour 2028 ?
La Loi de 2019 relative à l’énergie et au climat vise une rénovation énergétique de l’ensemble des bâtiments notés F et G avant la fin 2028. Cet objectif ambitieux exige l’isolation de 600 000 logements par an.
Les aides de l’ANAH
L’ANAH (agence nationale pour l’amélioration de l’habitat) propose différentes aides destinées à aider les propriétaires (occupants ou bailleurs) à financer le coût des travaux. La mise en place au début 2020 de « MaPrimeRénov’ », une aide financière ajustée en fonction des revenus des demandeurs, devrait contribuer à accélérer la transition énergétique des bâtiments.
Par Pierre , le 18 décembre 2020