Un recul limité des mises en chantier
D’après les chiffres du ministère de la Transition écologique auquel est rattaché le Logement, 376 700 logements ont été mis en chantier en 2020, soit 6,9 % de moins qu’en 2019. Ce recul représente 28 200 logements neufs : une diminution réelle, mais bien moins importante toutefois que le chiffre prévu par les promoteurs immobiliers, qui était de 100 000 logements.
En 2013 et 2014, la construction de logements avait connu un fort recul et était passée sous la barre des 350 000 nouveaux logements par an, avant de réaugmenter très progressivement à partir de 2015 (351 800 mises en chantier) et surtout de 2016. Le volume global des logements dont la construction a commencé en 2020 reste donc, malgré la crise sanitaire, nettement supérieur à ces niveaux.
Les aides mises en place par le gouvernement à destination du secteur de la construction (report de charges, mesures de simplification pour favoriser la relance, augmentation des dotations des collectivités locales) ont également permis de limiter l’impact de la crise sanitaire, tout comme les nombreuses commandes des investisseurs institutionnels.
Des indicateurs alarmants pour 2021
En revanche, le nombre de permis de construire, qui permet de prendre la mesure des tendances à venir, a chuté de façon plus importante avec un recul de 14,7 %, à 381 600 logements. Cette baisse correspond à 65 800 logements par rapport à 2019. Plus précisément, la baisse du nombre de permis de construire est de 20,7 % pour les immeubles et de 9,4 à 11,8 % pour les maisons individuelles (en fonction de leur éventuel rattachement à un programme immobilier).
Par ailleurs, le nombre de logements commencés a diminué de 8,5 % au quatrième trimestre 2020 par rapport au troisième trimestre, et les mises en chantier ont reculé de 5,6 % par rapport à la moyenne observée sur une période de 12 mois avant le premier confinement.
De plus, le nombre de logements autorisés, après avoir connu au quatrième trimestre une hausse de 15,8 % par rapport au troisième trimestre, a de nouveau diminué au mois de décembre.
La baisse du nombre de permis de construire s’explique notamment par le fonctionnement perturbé des services d’urbanisme en période d’épidémie, ainsi que par la mise en attente d’un certain nombre de projets en raison du report des élections municipales.
Au-delà des conséquences pour le secteur de la construction, ce recul pourrait entraîner une offre insuffisante de logements neufs, ce qui favoriserait une envolée des prix susceptible de pénaliser la reprise économique. L’année 2021 s’annonce donc périlleuse à bien des égards.
Par Pierre , le 19 février 2021