Nouveau pont de Gênes : une construction express
Le nouveau pont San Giorgio est le fruit du travail de plusieurs sociétés italiennes, de l’architecte génois Renzo Piano et de 1 000 ouvriers qui se sont relayés pour travailler jour et nuit à sa construction.
Il est un peu plus court que l’ancien, avec 1067 mètres de longueur contre 1102 mètres pour le précédent. Le pont San Giorgio s’élève à 45 mètres du sol, comme le pont Morandi, mais il est plus léger. Il est surmonté de 43 piliers, en hommage aux 43 victimes du 14 août 2018.
Pour permettre une réalisation si rapide, outre la main-d’œuvre très importante, des ciments spéciaux ont été utilisés afin d’accélérer la construction, à raison de 30 jours par pilier. Celle-ci a démarré très tôt, avant même la démolition totale de l’ancien pont.
La solidité du pont San Giorgio a été testée en faisant traverser 56 camions de 44 tonnes chacun, soit un poids total de près de 2 500 tonnes. Par ailleurs, le pont est équipé d’un système de déshumidification pour empêcher des dommages liés à la corrosion et éviter la formation de condensation de sel.
Une inspection de viabilité a été effectuée et a abouti à une autorisation d’ouverture. Lors de l’inauguration, c’est le président italien en personne, Sergio Mattarella, qui a été le premier à traverser le pont en voiture pour témoigner sa confiance dans les entreprises de construction.
Les transporteurs routiers des Alpes-Maritimes se réjouissent
Pour les transporteurs routiers des Alpes-Maritimes, l’ouverture de ce nouveau pont est une excellente nouvelle. « Cela représente un gain de temps, de sécurité et une diminution de la pollution », a déclaré au micro de France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur le président de la Fédération nationale des transporteurs routiers des Alpes-Maritimes, Patrick Mortigliengo.
Depuis l’effondrement du pont Morandi, les transporteurs devaient effectuer de nombreux détours, ce qui entraînait des coûts supplémentaires et des trajets plus longs.
En revanche, du côté des familles de victimes, on ne se réjouit guère. Choquées par cette inauguration en grande pompe après un tel drame, elles ont refusé de s’y rendre et ont pour certaines déclaré qu’elles n’utiliseraient jamais le pont San Giorgio. « On peut faire une grande fête de ce genre si le pont a été détruit, car il était vieux, qu’on en a construit un nouveau et que personne n’est mort », a expliqué à l’AFP Egle Possetti, représentant du Comité des parents des victimes.
Les familles se sont réunies loin du nouveau pont le 14 août dernier, date anniversaire de la catastrophe, pour rendre hommage à leurs proches décédés.
Par Emmanuelle , le 3 septembre 2020