Île-de-France : l’épineuse question de la construction des zones pavillonnaires

Lecture : 3 min

Dans les zones pavillonnaires d’Île-de-France, de plus en plus peuplées, les habitants s’opposent massivement à la construction d’immeubles, quand ils ne vont pas jusqu’à refuser la création de nouveaux pavillons ou l’extension de maisons existantes. Zoom sur l'épineuse question de la densification des zones pavillonnaires en région parisienne.

Une densification douce en grande couronne

En une quinzaine d’années, les zones pavillonnaires de la région parisienne ont connu d’importantes transformations.

D’après les données de l’Institut Paris Région, entre 2003 et 2017, 210 000 logements y ont été construits, ce qui correspond à un quart de la production de la région sur cette période. Au total, durant ces 14 années, ce sont 5 % des espaces d’habitation individuelle en Île-de-France qui ont été transformés.

Si la construction d’immeubles est largement majoritaire en petite couronne, avec 90 % d’appartements sur l’ensemble des logements construits durant les 10 dernières années, les appartements ne représentent que 60 % des logements construits en grande couronne durant la même période.

Quant aux zones pavillonnaires franciliennes, la densification douce y est nettement privilégiée depuis longtemps, avec seulement 50 % d’appartements pour l’ensemble des logements construits en 2012.

De la construction d’immeubles aux extensions de maisons individuelles

Cette préservation des zones pavillonnaires est devenue, au fil des années, primordiale pour les habitants, et les projets de densification se heurtent à d’importantes résistances.

Les maires des communes franciliennes sont pris en étau entre la réticence des habitants et la pression des pouvoirs publics, qui réclament davantage de logements. Sans compter les promoteurs, qui surévaluent tant les prix des terrains que seule la construction de grands immeubles permettrait de rentabiliser leur achat.

Or, de telles constructions sont particulièrement redoutées par les habitants des pavillons, qui ont parfois fait le choix de s’éloigner de la capitale pour bénéficier d’une meilleure qualité de vie.

Certains maires choisissent tout de même d’accepter la construction d’immeubles, en veillant à ce qu’ils ne soient pas regroupés au même endroit pour réduire la gêne vis-à-vis des maisons individuelles, notamment en ce qui concerne la luminosité.

La densification des zones pavillonnaires ne passe pas que par la construction d’immeubles. Ainsi, de nouvelles maisons sont construites après des opérations de division de parcelles, quand ce ne sont pas les maisons individuelles elles-mêmes qui font l’objet d’extensions, de divisions ou de surélévations.

Les habitants ne voient pas toujours d’un bon œil ces différents aménagements, qui sont parfois abusifs, mais peuvent aussi être réfléchis et cohérents. Le premier confinement de 2020, au début de la pandémie de Covid-19, a entraîné une multiplication des demandes d’extension ou de division parcellaire en vue de la création de nouveaux bâtiments.

Les recours contre ces demandes ont également augmenté, preuve de la réticence des habitants face aux transformations des zones pavillonnaires.

Par Pierre , le 4 août 2022