La maison Laulhère : la dernière usine de bérets made in France

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Avec près de 200 000 bérets vendus en 2019, la Maison Laulhère se porte à merveille. En 2012, Rosabelle Forzy reprend l’entreprise presque bicentenaire qui était alors au bord de la faillite. Son souhait : maintenir coûte que coûte la dernière fabrique de bérets présente sur le sol français, située à Oloron Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantique).

Laulhère : la sauvegarde d’une entreprise historique

Confectionnés depuis 1840, les bérets de la maison Laulhère ont bien failli disparaître. En effet, l’entreprise dépose le bilan en 2012. Rosabelle Forzy, une jeune entrepreneuse, découvre à cette époque la fabrique historique d’Oloron Sainte-Marie et ne peut se résigner à la laisser couler.

Avec l’aide de son père, coutumier des opérations de rachat d’entreprise, elle décide de reprendre l’usine. Débute alors pour elle et ses employés une aventure de tous les instants. Ils œuvrent sans relâche pour parfaire les bérets Laulhère tout en conservant la méthode unique de fabrication de la marque.  

Les années passant, la maison Laulhère acquiert une très bonne réputation. La production augmente, ce qui permet à la directrice de multiplier les embauches. Aux détracteurs du béret qui voudraient faire croire qu’il est un accessoire ringard, Rosabelle donne l’exemple de stars qui le portent et qui « drivent la mode » : Omar Sy, Emma Watson ou encore Rihanna.

Quand on lui parle de la concurrence chinoise qui vend des bérets 8 fois moins chers que les siens, elle rétorque qu’il ne s’agit que de « merdes tricotées ». Un béret n’est pas un accessoire comme les autres, il doit être gracieux et tenir dans la durée, des qualités qui ne sont pas celles des bérets asiatiques selon elle.

Des bérets fabriqués selon la même technique depuis près de 200 ans

Un seul béret Laulhère requiert 2 journées de travail et entre 12 et 15 personnes qui le manipulent, de quoi justifier son prix : une trentaine d’euros pour les entrées de gamme, jusqu’à 300 € pour les bérets plus raffinés, voire 1 200 € pour les plus luxueux (avec broderies ou voilettes).

La technique de fabrication du béret se transmet avec les générations. Tissé mécaniquement (les machines reproduisent fidèlement la méthode ancestrale de tissage) à partir de laine mérinos, il est ensuite remaillé pour lui donner sa forme circulaire, puis feutré, c’est-à-dire plongé dans de l’eau tiède savonneuse afin de resserrer les mailles et lui offrir un aspect à la fois doux et épais. Vient ensuite l’étape de la teinture pour lui donner une couleur éclatante.

Enfin, après quelques opérations qui confèrent au béret le bon diamètre et un toucher velouté, il est garni d’éléments décoratifs divers, dont l’écusson brodé qui symbolise la maison Laulhère.

Par Pierre , le 6 octobre 2020