Pour un secteur de la construction plus écologique
La société R-USE a vu le jour fin 2017 sous l’impulsion d’un ancien maître d’ouvrage public, Mathieu Paradas Arroyo, et d’un ancien maître d’œuvre, Aymeric Meunier. Tous deux avaient en commun le désir de voir l’écologie prendre davantage de place dans le secteur de la construction, et les deux entrepreneurs partageaient la même sensation de gâchis devant la quantité de matériaux jetés.
Ils commencent par rencontrer plusieurs responsables de chantiers de déconstruction, pour comprendre leurs pratiques et observer ce qui pouvait être modifié afin de préserver au mieux les matériaux lors de leur dépose.
Durant leurs premières missions, Mathieu Paradas Arroyo et Aymeric Meunier sont amenés à réaliser l’inventaire des matériaux déconstruits sur divers chantiers. Ils font pour cela appel à l’expertise de la société Ecodiage et de son directeur, Bruno Lefauconnier, pour savoir quels matériaux peuvent être réemployés, lesquels peuvent faire l’objet d’un recyclage maîtrisé et, en dernier recours, lesquels doivent être acheminés dans les centres de tri.
Depuis 2019, R-USE intervient auprès de différents organismes de formation, dans des écoles d’architecture ou d’ingénieurs, pour évoquer les questions de réemploi de matériaux et d’économie circulaire.
Avec les entreprises REMAKE et WAO, R-USE a cofondé un collectif baptisé Re-store, qui a pour but de proposer des solutions clés en main aux acteurs intéressés par le réemploi des matériaux de construction. Le collectif, composé de makers, d’architectes, de designers ou encore d’artisans, mène en parallèle diverses expérimentations autour du réemploi pour pouvoir élargir les possibilités.
Le réemploi, du second œuvre au gros œuvre
La première réalisation de R-USE a été livrée en 2019. Il s’agit d’une ombrière fabriquée pour la Maison des Canaux située le long du canal de l’Ourcq, à Paris. Sa structure, inspirée de la coque d’un bateau, est conçue à 90 % de bois réemployé, soit une revalorisation de 8,4 tonnes de bois.
Mathieu Paradas Arroyo et Aymeric Meunier interviennent au stade de la déconstruction, et réorientent un certain nombre de matériaux de second œuvre vers des projets de construction pour lutter contre le gaspillage, contribuant ainsi à leur échelle à réduire le bilan carbone du secteur du bâtiment.
Ils réutilisent des faux plafonds, du parquet, de la moquette ou encore des dalles de terrasse, et aimeraient se tourner davantage vers le gros œuvre, mais les normes et les tests exigés représentent des contraintes importantes.
Les diverses expérimentations menées permettent de belles avancées, comme la récente solution de réemploi des menuiseries extérieures, notamment du verre plat, développée par la société R-USE. Ce verre, présent sur certaines façades d’immeubles de bureaux, est réutilisé pour fabriquer des cloisons intérieures, qui ne nécessitent pas de répondre à autant de normes que les menuiseries extérieures. Si celles-ci ont perdu une partie de leurs performances en matière d’étanchéité par exemple, les conséquences ne sont absolument pas problématiques dans le cas d’un réemploi en intérieur.
R-USE travaille également sur la mise en place d’une filière de bois revalorisé pour la construction de structures, incluant toutes les étapes, du diagnostic initial au réemploi.
Par Amandine , le 28 septembre 2021